- Deuxième arrivée, Lucy : jument « Cob » croisée « Selle français », robe bai, née en 1996.
Elle est arrivée 1 an après Cali. Je l’ai trouvée près de chez moi. Elle avait 1 an, était seule avec sa mère. L’éleveur avait évité de l’approcher et de la cajoler pour qu’elle reste vierge de tout contact avec l’humain avant d’avoir trouvé un propriétaire qui l’adopterait.
Quand je suis allée la voir, elle était avec sa mère au pré. Je suis entrée doucement dans le
pré (elle était « sauvage » et sa mère la protégeait ) et
j’ai attendu. J’ai dit à l’éleveur que si elle venait vers moi et se laissait approcher et toucher, c’est qu’elle m’avait choisie. C’est ce qui c’est passé et nous nous sommes adoptées
aussitôt.
J’ai fait comme cela aussi avec mes chiens. J’attendais que dans la portée, un(e)
petit(e)vienne plus volontiers vers moi que ses frères et sœurs. J’ose croire ainsi que c’est eux qui m’ont choisie.
Sa première expérience dans le monde des humains fut pour le moins impressionnante pour sa jeune vie : elle a du quitter sa
mère ; grimper dans une bétaillère ; voyager dans ce véhicule et arriver dans un endroit totalement inconnu. Elle est arrivée un soir, sous l’orage, complètement paniquée et trempée de
sueur. Il lui a fallut encore entrer dans le pré et faire connaissance avec Cali, qui, lui, ne voyait pas d’un très bon œil cette étrangère qui allait partager sa pitance… Ils se sont testés
toute la nuit …Les présentations furent pour le moins houleuses : hennissements, ruades, coup de sabots et de dents. Puis au matin le calme est revenu et nous les avons vus broutant
calmement. Ouf !
Ils ne se sont quasiment plus quittés depuis. Lorsque l’un est loin, l’autre le cherche
ou l’appelle pour s’assurer de sa présence toute proche. Ce sont les meilleurs amis du monde, tant pour les câlins que pour les bêtises.
Nous nous sommes tranquillement apprivoisées et puis un jour, il a fallut qu’elle aussi apprenne les bonnes manières…Débourrage similaire à celui de Cali, mais avec +/- 500 kg au bout de la longe cette fois !! Après m’avoir vue me démener avec Cali, mes voisins m’ont à nouveau vue sur la route mais cette fois avec une
beaucoup plus grosse bébête…Le cheval, par nature est peureux, donc il faut le « sociabiliser ». c'est-à-dire, l’habituer aux divers bruits de la vie alentours, les motos (ça ce fut le plus difficile !, grosse panique face à cette machine qui émet le son d’un gros insecte , qui arrive
de nulle part et que l’on ne voit pas venir…) ; les autos (sur nos petits chemins de campagne, les conducteurs sont souvent compréhensifs et
prudents mais bien sûr il existe des « c..s » qui n’en n’ont cure et qui foncent comme des sauvages au risque d’abîmer leur voiture ou pire de blesser le cheval ou son
propriétaire !) ; Dans les villages, les portes des maisons qui s’ouvrent ou se ferment, les coups de klaxons etc.
Ensuite, nous avons travaillé à la longe, dans un espace restreint, pour apprendre les allures et obéir aux ordres.. (en l’occurrence, j’ai
délimité un espace pour cet apprentissage dans le pré). L’éducation s’est faite par petites périodes de 15 à 20 minutes. Au-delà, elle
s’énerve et son attention est moins soutenue. Je voulais que cet apprentissage soit une période relativement agréable pour Lucy et pour moi.
Enfin, j’ai essayé de lui faire accepter une selle puis de me porter sur son dos. Pas facile non plus mais avec beaucoup de patience et une
confiance réciproque, j’y suis arrivée. Elle était très jeune (18 à 24 mois), têtue et puissante d’encolure et moi, plutôt débutante dans ce type d’exercice.
Pour plus de sécurité, plus tard, je
l’ai confiée à une collègue qui possédait une ferme équestre. Lucy y a parfait son éducation et moi, j’y ai repris quelques leçons. Je n’avais
plus monté depuis 10 ans, j’étais pour le moins « rouillée ». et comme je l’ai dit plus haut, Lucy est un grand cheval puissant et têtu, et moi
pas toujours très sûre de moi dans ce sport…(lien vers la Ferme Equestre)
Voilà, elle a fait deux séjours d’un mois dans cette ferme à un an d’intervalle. Je la montais le reste de l’été. Ce travail à la ferme lui
était salutaire car elle avait beaucoup d’énergie. Moi, j’étais seule à me partager entre elle et atteler Cali (Jean-Pierre, mon chéri, n’étant pas cavalier, préférait suivre à vélo).
Une année, je lui ai trouvé un cavalier pour l’été. Jean-Paul était un collègue de travail qui adorait les chevaux et les promenades
équestres. Il était presque trop « cool » avec elle mais savait s’en faire obéir quand même. Je crois qu’ils ont passé de bons moments ensemble, ils revenaient tous les deux fatigués et
manifestement heureux… Merci Jean-Paul, dommage que nous nous
soyons perdus de vue…